Jimmy fait le con… ou plutôt l’arnaqueur avec ses nouveaux t-shirts estampillés « MOON » ?

Il était une fois sur YouTube, une section « Tendances » qui abritaient une vidéo parlant des marques de vêtements. Enfin, il ne faut pas se leurrer. En 2018, quand une vidéo podcast souhaite parler d’un thème aussi précis, c’est que le youtubeur en question souhaite te préparer afin qu’il puisse te vendre son produit, dont le thème de la vidéo fut choisi en ce sens.

Ainsi, c’est ce que Jimmy Fait L’con a décidé de faire. Ce youtubeur, jusque-là pas tant problématique que ça, se rend compte que le succès qu’il a eu entre 2012 et 2015 est de moins en moins présent. Il faut dire que lorsque tu vises les mêmes auditeurs qu’au départ de ta chaîne; ces derniers finissent par grandir et donc par se lasser des contenus qui stagnent malgré le temps qui défile.

Une vidéo promotion forcée

Jimmy Fait l’con nous invente alors une marque totalement pétée, qu’il met en avant dès les premières secondes de la vidéo. Il lui invente un semblant d’histoire comme si la marque MOON existait depuis des décennies. Puis, il ose comparer ça à d’autres marques plus professionnelles comme « Suprême ». (Même si je n’aime pas ce dernier, que je trouve surcoté à mort, mais passons). Il s’agit d’une tentative ratée de nous pondre une marque soi-disant street-credible, alors que bon… Le logo est moche, le nom « MOON » est tellement basique. Il porte le tee-shirt blanc ou noir imprégné de sa marque tout le long de sa vidéo, comme signe de fierté.

On pourrait même croire à une parodie, honnêtement, mais même pas. Ça a l’air d’être vrai cette histoire. Quoi que, il pourrait faire passer ça pour une parodie. En tout cas, au vu des éléments qui vont l’incriminer ci-dessous, cela lui permettrait de se dédouaner. Le pire, c’est que lui, il s’en fout. Même en vendant 100 tee-shirts il y gagnera, et il n’en vendra pas que 100, loin de là !

Dans la vidéo d’ailleurs, il se clash lui-même sur son style vestimentaire mais là, c’est plus pour se dédouaner de cette critique. Mais qu’il se rassure, le vêtement qu’il a confectionné avec amour je n’en doute pas colle CLAIREMENT avec son style vestimentaire de lycéen fan du style urbain.

Le problème de ce produit ainsi que ce qui l’entoure

Ainsi, Jimmy Fait L’con a sorti une vidéo faisant une promotion agressive de son site. Et c’est sur ce site qui est vendu « sa » marque de T-shirt. Seulement, plusieurs choses ne tournent pas rond. Tout d’abord, le site en lui-même qui n’est pas écrit en français correct. C’est bourré de fautes, à tel point que l’on peut se demander s’il n’a pas sous-payé une personne pour qu’il se charge de l’écriture du site. Même en anglais il y a des fautes, et également sur la photo ci-dessus (extraite du site). Le trop grand nombre de fautes laisse à se demander si Jimmy lui-même ne s’en est pas rendu compte. Ou alors il ne sait VRAIMENT PAS écrire…

Ensuite, le prix de son tee-shirt. Il coûte en effet 52€. Ce qui est hyper cher, compte tenu qu’il s’agit uniquement d’un tee-shirt avec un logo « The Moon » facilement reproductible par ailleurs. Les frais de port sont de 7€. Cela peut nous faire demander si le produit en question n’a pas été fabriqué dans un autre pays que la France, où la main d’œuvre y est plus chère. Là encore, ce n’est pas un souci en soi… Sauf quand le youtubeur en question n’arrête pas d’insister sur le « Made In France ». Disons que ça manque de clarté.

Un problème au niveau de la loi européenne ?

Cependant, ce n’est pas le plus grave. En effet, déjà que la provenance ainsi que la composition du vêtement ne soit pas indiqué sur le site; il se trouve que le site va à l’encontre de la loi européenne. La loi impose un délai de rétractation légal de 14 jours au minimum concernant les articles qui ont été achetés en ligne. D’ailleurs, une publicité sur Facebook circule depuis peu à ce sujet. C’est l’article L 221-18 du code de la consommation qui le stipule.

Or sur le site, il est explicitement stipulé que l’on ne peut pas renvoyer le produit. Jimmy fait l’con est donc hors la loi, pour peu que la marque lui appartienne, car sur le site de l’INPI, on peut voir que la marque MOON possède comme statut une demande publiée. Rien de concret, pour le moment. Mais tant mieux, dans ce cas le client verra son temps de rétractation allongé à 3 mois, donc qu’il continue ainsi.

En bref, le site ne respecte pas la loi Hamon. Il ne respecte pas les obligations des mentions légales également. (Le numéro du gérant, le SIRET…) et précise même que l’on ne peut pas renvoyer l’article s’il ne nous convient pas… Alors que la loi européenne le permet pour un minimum de 14 jours. C’est tout de même très grave. Je ne sais pas si le youtubeur, qui approche de la trentaine, donc censé être adulte (et pas une fausse racaille qui s’habille encore comme s’il était en seconde) le sait. Il faut croire que non.

Ce qu’il faut retenir

Quoi qu’il en soit, je ne sais pas pourquoi mais Jimmy me donne clairement l’impression d’une arnaque avec son tee-shirt. Produit qu’il veut vendre le plus vite possible, car visiblement lui-même sait qu’il n’est pas dans la légalité. A croire qu’il a besoin de sous au plus vite. Et oui, YouTube ça ne paye plus, mais il a 2 millions d’abonnés donc autant rentabiliser ce chiffre.

Tout le monde se jette sur Math Podcast quand il vend une formation pour devenir youtubeur. Quand un autre youtubeur vend des tee-shirts margés à mort à 52€ (qui peuvent être vendus, à tout casser, 10€ allez); visiblement ça ne pose aucun problème. A voir comment cela va se passe pour lui désormais. Peut-être qu’il passera outre, si des gens achètent son tee-shirt.

Depuis la sortie de la vidéo et surtout depuis la mise en lumière de cette arnaque, c’est silence radio. Après, on sait comment ça marche sur YouTube, Jimmy sortira une vidéo d’explication, et tout le monde aura oublié. Ça fait longtemps qu’il n’y a plus d’espoir sur le YouTube français, une plateforme qui a le don de s’autodétruire depuis quelques temps déjà. Et ce n’est pas IGTV (la plateforme vidéo d’Instagram nouvellement lancée) qui va changer les choses bien au contraire…