Je suis passé en seconde année d'économie depuis la rentrée, et ce qu'il faut savoir c'est que contrairement à avant, ils ont fait passer plein de personnes dont même ceux qui n'avaient en temps normal pas la capacité de réussir la première année. Le truc, c'est qu'à l'université, la première année est une année d'écrémage, c'est-à-dire qu'elle sert à trier afin de ne garder que les meilleurs. Normalement 20 à 25% de personnes réussissent la première année. Là, j'ai l'impression que quasiment tout le monde est passé en seconde année. Même le gars qui a eu 5 au premier semestre a réussi à passer en seconde année. Si les rattrapages n'existaient pas, je pense qu'on ne serait en effet que 20 à 25%. Satané séances de rattrapage.

Bon, le but c'est probablement de laisser la chance même aux plus démunis intellectuels, seulement parmi ces démunis intellectuels, il y a une personne qui pense vraiment qu'elle mérite sa place.

Attention, autant je suis d'accord qu'il faut laisser sa chance blabla... bon en réalité non, je suis plus du genre à dire que tout se mérite par le travail dur donc quand je vois des personnes qui ont galérer comme pas possible passer en seconde année, je me dis que là, il y a un problème...

Le mec qui se la pète alors qu'en première année, c'était celui qui avait peur de rater son année

Pour vous remettre dans le contexte, le mec habite dans un quartier qui craint (Comme Neuhof à Strasbourg ou encore la Devèze à Béziers. Qu'on pourrait d'ailleurs renommer Devèze puisque j'ai l'impression que la ville entière est un quartier qui craint, enfin bref) et il n'avait qu'à ses bagages un Bac Pro dont j'ai oublié le métier exact, mais c'est un métier pas très porteur d’avenir à long terme. En d’autres termes, pas terrible. Bref, il s'inscrit en licence économie. Une licence où on trouve normalement des Bac S et ES. Donc le mec a du courage... ou alors il n'est là que pour la bourse ?

Il ne la touche même pas.

Et à première vue, il faut dire que le mec vient de loin. De Bac Pro, il réussit sa première année, en ayant travaillé ardemment, et avec mérite, quand je réfléchis. Contrairement à ceux qui sont passés je me demande encore comment, il a mérité sa première année, il n'est même pas allé aux rattrapages.

Ça, c'est l'explication. Cette année, il a pris de l’ego. Comme il a réussi sa première année, c'est une autre personne que je vois désormais. Celui qui s'est tant acharné pour avoir sa première année est maintenant celui qui se la pète parce qu'il a réussi sa première année. Et c'est désormais ce qu'on retient de lui. Tu vois, c'est bien d'avoir travaillé pour en arriver là. Mais la bataille ne fait que commencer, il reste encore plusieurs années avant de pouvoir en effet se dire "Je suis trop fort". C'est là que tu peux dire "Oui j'ai réussi" mais ce que j'aurai aimé qu'il sorte comme message, c'est plutôt celui-ci :

"Regarde comment je viens de loin et que malgré ça, rien ne m'a arrêté. Et si j'en suis arrivé jusque-là, alors toi aussi tu peux le faire."

Montrer l'exemple, montrer que malgré d'où tu viens, si tu mets toutes les chances de ton côté, toi aussi tu peux y arriver. Que peu importe que tu viennes d'un quartier, si tu as l'envie de réussir, tu peux réussir.

Ce qu'il faut retenir de cette histoire

Car au final les bros, peu importe si tu passes par une mauvaise rupture, si tu as perdu beaucoup d'amis. Il y a une chose que tu peux contrôler et cette chose-là, c'est ta réussite dans les études. Et ça, tu te remercieras énormément quand tu auras un bon boulot, une belle vie et tout ce que tu as toujours voulu avoir. Mais pour ça, il faut gagner la guerre. Et pour gagner la guerre, il faut commencer par gagner des petites batailles. Si lui a pu le faire, toi aussi, bro. Seulement, ne te la pète pas car je n'aime pas les personnes qui se la pètent.